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Alain - L'Idée d'objet

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Alain - L'Idée d'objet Alain (Émile Chartier) (1902) « L’idée d’objet » Un document produit en version numérique par Bertrand Gibier, bénévole, professeur de philosophie au Lycée de Montreuil-sur-Mer (dans le Pas-de-Calais) Courriel: bertrand.gibier@ac-lille.fr Dans le cadre de la co...
Alain - L'Idée d'objet
Alain (Émile Chartier) (1902) « L’idée d’objet » Un document produit en version numérique par Bertrand Gibier, bénévole, professeur de philosophie au Lycée de Montreuil-sur-Mer (dans le Pas-de-Calais) Courriel: bertrand.gibier@ac-lille.fr Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Alain (1902), “ L’idée d’objet ” 2 Cette édition électronique a été réalisée par Bertrand Gibier, bénévole, professeur de philosophie au Lycée de Montreuil-sur-Mer (dans le Pas-de-Calais), bertrand.gibier@ac-lille.fr , à partir de : Alain (Émile CHARTIER), (1902) « L’idée d’objet » Une édition électronique réalisée à partir du discours d’Alain (Émile Chartier) (1900), “ L’idée d’objet ” in Revue de Métaphysique et de Morale, juillet 1902 (Xe année), pp. 409-421. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 19 juillet 2003 à Chicoutimi, Québec. Alain (1902), “ L’idée d’objet ” 3 Émile CHARTIER L’IDÉE D’OBJET 1 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE, Tome X, juillet 1902, pp. 409-421. Une étude spéciale du goût, de l’odorat, de l’ouïe et de la vue, analogue à celle que nous avons faite déjà du toucher, retiendrait inutilement l’attention du lecteur, car nous le supposons instruit de la structure de nos organes et des variétés de sensations qui y correspondent. Une telle étude serait plutôt de nature à nous faire oublier ce qui est essentiel, c’est à savoir que les percep- tions d’un sens supposé seul, fût-ce même le toucher, méritent à peine le nom de perceptions, et ne ressemblent pas du tout aux connaissances que nos différents sens, s’exerçant ensemble, nous permettent de former au sujet des choses qui nous entourent. Il est nécessaire de méditer un long temps là- dessus, si l’on veut comprendre ce que l’illustre Kant a expliqué, semble-t-il, trop sommairement, c’est à savoir que notre perception dépend bien plutôt des lois de notre esprit que des propriétés de nos sens. Sans doute il est commode, et il est peut-être nécessaire lorsque l’on en- seigne les premières notions de la science de l’esprit, de séparer les unes des autres les cinq images d’un objet, et de s’efforcer de décrire exactement chacune d’elles en n’y mettant rien de plus que ce que la structure et la fonction d’un sens isolé permettent d’expliquer. Il sera ensuite facile de montrer que la structure et les fonctions des sens ne suffisent pas à expliquer la liaison ou plutôt la réunion de ces cinq images en un seul objet. Platon sera 1 Revue de Métaphysique et de Morale, nos de novembre 1900 et de mai 1901. Alain (1902), “ L’idée d’objet ” 4 ici un bon guide. Chacun de nos sens ne connaissant jamais ce que connaissent les autres sens, jamais ce qui est commun à tous les sens, comme l’égal ou l’inégal, l’un et le plusieurs, et, en bref, le monde unique que nous croyons connaître par leur moyen, jamais rien de tout cela ne sera connu par un des sens, ni par aucune autre partie du corps, aucune partie ne pouvant être ce que sont les autres. Par ce moyen le disciple viendra à comprendre qu’il faut quelque principe qui unisse réellement toutes ces parties distinctes et fasse des cinq images un objet. Pour mieux expliquer ce point, il serait à pro- pos aussi de développer le beau problème de Molineux, de façon à bien faire comprendre qu’aucune analogie naturelle n’existe entre les images tactile et visuelle, qui puisse, conduire un aveugle-né à reconnaître dans le cube qu’il voit l’image du cube qu’il a touché. Et en un mot on pourra montrer que l’unité de l’objet n’est pas un fait ; que ce qui est un fait c’est tout au plus la liaison des images les unes aux autres, et que liaison n’est pas identité. Que, par suite, l’unité de l’objet ne peut être que supposée ou posée en vertu de quelque exigence théorique, analogue à celles qui nous guident dans la construction des sciences ; car pour les besoins de la pratique, ou de l’action, une liaison empirique suffirait. Et ce sera un nouvel épisode de la discussion interminable entre les disciples de Platon et ceux de Protagoras. Mais nous devons ici nous contenter moins aisément, et ne pas oublier qu’une philosophie de l’esprit est autre chose qu’une réfutation de l’empiris- me. Il nous faut critiquer ces abstractions commodes que nous appelons l’image tactile et l’image visuelle ; montrer qu’il n’y a point du tout de fait donné avant l’idée, et spécialement qu’il n’y a pas eu d’abord l’étendue tactile et l’étendue visuelle, puis enfin l’étendue, mais qu’au contraire il n’y a maintenant l’étendue tactile ou l’étendue visuelle que parce qu’il y a eu d’abord l’étendue. Supposons donc faite l’étude de nos différents sens, supposons que nous nous soyons efforcés de décrire leurs organes, et de déduire de cette structure les perceptions propres de chacun d’eux. Il reste à comprendre que cette mé- thode est tout à fait artificielle, même lorsqu’on l’applique au toucher, comme nous avons fait, quoique pourtant le toucher semble être de tous les sens, le plus riche en perceptions naturelles, et, comme on l’a dit souvent, l’éducateur de tous les autres. Les perceptions qu’aurait un être supposé réduit au seul toucher ne sont pas du tout concevables, et ce que l’on attribue au toucher seul est en réalité toujours dû à des sensations tactiles complétées par quelque représentation qui suppose la vue, l’ouïe ou l’odorat. Dire par exemple que, par le toucher seul, nous percevons la solidité des corps, cela n’a pas beaucoup de sens. Que peut être en effet notre notion de la solidité si, en même temps que nous constatons qu’un mouvement de notre main est arrêté et remplacé par une douleur croissante, nous ne nous repré- sentons pas quelque autre manière actuellement possible de pénétrer jusqu’à Alain (1902), “ L’idée d’objet ” 5 d’autres corps, ou jusqu’à d’autres parties de ce corps, inaccessibles mainte- nant au toucher. Lorsque je touche un corps solide, il faut bien, pour que j’aie l’idée du solide, que je me représente de ce corps autre chose que ce que j’en connais maintenant par le toucher, c’est-à-dire un intérieur de ce corps, comprenant des positions que mon toucher ne peut atteindre, et que pourtant je me représente. Cet intérieur du corps solide, je ne puis le connaître par le toucher qu’en brisant le corps et en le reconstituant ensuite avec ses mor- ceaux, ou tout au moins en imaginant, d’après des expériences antérieures, que je le brise et que je palpe quelques-unes de ses parties intérieures. Encore ne comprend-on pas bien comment il serait possible de se représenter intui- tivement un même corps comme résistant et brisé ; de sorte qu’un être pensant, supposé réduit au sens du toucher, ne pourra, semble-t-il, que raison- ner sur la solidité, et ne pourra point du tout la percevoir. Pour les clairvoyants dont la vue est suffisamment éduquée, une telle intuition du solide n’est autre que celle d’un corps transparent et dur dont les parties intérieures, inac- cessibles au toucher, sont imaginées au moyen de la vue comme formant ensemble un système déterminé. Si nous n’avions que le toucher, nous pour- rions peut-être concevoir et définir à l’aide du langage, et par suite aussi prévoir ce qu’il y a à l’intérieur d’un corps qui nous résiste, mais nous n’en aurions pas cette intuition qu’on appelle perception. C’est donc visuellement que je me représente les parties d’un corps solide qui sont inaccessibles à mon toucher. Toucher un solide, c’est à la fois être arrêté par lui et n’être pas arrêté par lui ; c’est toucher et en même temps connaître par la vue un autre acte de toucher comme possible. Toucher c’est en même temps voir. Aussi dire, par exemple, que le toucher seul peut nous faire connaître le relief ou la profondeur, ou, comme on le dit d’une manière assez obscure, la troisième dimension de l’espace, tandis que la vue ne nous ferait connaître qu’un espace à deux dimensions, cela ne présente pas un sens très net. Car, pour un homme réduit au seul toucher, toutes les dimensions possibles expri- ment un relief ou une profondeur, c’est-à-dire représentent un mouvement possible de notre corps, et la troisième dimension, ou plutôt l’autre dimension, se réduirait à l’imagination d’un mouvement qui diviserait les corps résistants, c’est-à-dire à l’imagination d’un mouvement actuellement impossible. Or, si l’on est supposé réduit au toucher, une telle imagination est impossible ou tout au moins vague et confuse, si elle n’est complétée par des mots. Au contraire, par la vue j’éprouve des sensations qui me permettent de me représenter des choses qui pourraient être touchées, mais qui pourtant ne peuvent pas l’être présentement, et c’est ainsi par la vue que la profondeur, ou l’autre dimension tactile, peut être objet d’intuition. Par le toucher seul, nous ne pouvons que nous heurter aux corps solides ; grâce à la vue, ou à quelque sens analogue à la vue, nous pouvons nous représenter des solides. S’il est déjà difficile de parler des perceptions naturelles du toucher, que dire de la vue ? Dira-t-on que la perception d’étendue colorée dépend de la Alain (1902), “ L’idée d’objet ” 6 vue seule ? Cette notion d’étendue visuelle, assez commode dans l’enseigne- ment élémentaire, mais purement provisoire et abstraite, ne résiste pas non plus à la critique. Si la vue, en effet, est réduite à elle seule, elle nous fera éprouver un grand nombre de sensations qui varient toujours quel que soit le mouvement que fait notre corps, et, en admettant que nous nous représentions quelques-unes de ces sensations comme possibles par certains mouvements du corps, ces mouvements ne seront jamais assujettis à une direction constante, car les corps que je vois n’arrêtent et ne contrarient jamais les mouvements de mes yeux. En réalité la notion de surface exige, pour être formée, l’exercice du toucher ; elle suppose un mouvement de direction constante accompagné d’une impression de résistance constante ; et une telle notion n’est possible que par la solidité de certains corps. Un être qui ferait avec une égale aisance tous les mouvements quelconques dans toutes les directions, ne formerait point l’idée d’une surface, ni d’une surface plane. Afin de mieux comprendre l’insuffisance de ces notions, que ceux qui traitent de ces questions échangent pourtant comme une monnaie fiduciaire, considérons une affirmation qui satisfait beaucoup de gens : nous voyons, tant que la vue n’est pas éduquée par le toucher, tous les objets sur un plan. Si on leur demande sur quel plan, ils diront, je pense, que c’est sur un plan à peu près vertical situé à une distance mal déterminée, parce que c’est sur un plan de ce genre que les peintres ont l’habitude de nous représenter des hommes, des troupeaux et des arbres, par des couleurs juxtaposées. Mais il est à remarquer que le peintre nous représenterait également bien de telles images sur un plan incliné, par rapport à nous qui regardons, d’une façon quelconque, et aussi sur une sur face sphérique, ou sur n’importe quelle surface tout à fait irrégulière, ou même sur plusieurs surfaces situées les unes derrière les autres, et se cachant les unes les autres en partie. Lors donc que je dis : je vois les objets comme s’ils étaient peints sur un plan, je dis quelque chose de tout à fait arbitraire ; je les vois ainsi, parce qu’il me plait d’imaginer un plan dressé verticalement à quelque distance de moi, et sur lequel des couleurs seraient distribuées. Mais cette imagination elle-même suppose l’exercice du toucher, car je me représente alors que ce plan limiterait et réglerait, dans certaines conditions, les mouvements de mon corps et de ma main. On voit par là à quel point il est inexact de dire que la représentation d’une étendue plane et colorée est une perception naturelle de la vue. En réalité, il est impossible de dire ce que c’est que voir, tant que la notion d’une chose unique, qui est en même temps touchée et vue, ou qui est conçue comme pouvant l’être, n’est pas présupposée. Et il n’est même pas permis de dire que les images sont connues primitivement comme étant en contact avec l’œil même ; l’aveugle-né opéré de la cataracte, qui voulait écarter les images visuelles avec sa main, montrait bien par là qu’il les considérait déjà comme des objets tangibles. Et, même s’il s’était borné à éprouver des sensations dans Alain (1902), “ L’idée d’objet ” 7 son œil, de telles sensations auraient enfermé déjà la perception d’une région de son corps, d’une chose tangible, de son œil. Disons donc que, lorsque nous disons que nous voyons un plan, nous voulons dire que nous jugeons, d’après certaines sensations visuelles, que notre toucher serait assujetti, si nous faisions certains mouvements, à une certaine loi. Ce que nous voyons, ce sont des résistances, et la notion visuelle de surface n’est autre chose que la notion d’une relation entre des heurts et des mouvements, figurée d’avance par des juxtapositions de couleurs. Ainsi de même que sans la vue nous n’aurions pas l’intuition de la profondeur, sans le toucher nous n’aurions pas l’intuition de la surface. Il ne faut donc point dire que j’arrive à voir, par l’exercice, la chose même que je touche ; il faut dire que je ne vois absolument que des choses, c’est-à- dire des objets que je puis toucher. Et il faut bien comprendre le sens de ces mots, toucher, voir, entendre, goûter, flairer. Car le physiologiste entend par ces mots de pures abstractions. Pour lui, voir c’est éprouver, dans une certaine partie du corps qu’on appelle l’œil, des secousses plus ou moins rythmées qui sont accompagnées de quelque plaisir ou de quelque douleur. En réalité il n’exprime par là qu’une chose, c’est que l’acte de voir est lié à l’intégrité d’un certain corps qui peut être lui aussi touché et même vu. Mais voir, si peu que la vision soit habile, c’est tout autre chose. Voir c’est penser qu’on touchera, qu’on entendra, qu’on goûtera et rien autre chose ; toucher c’est penser qu’on verra, qu’on entendra, qu’on goûtera, etc. Cela revient à dire avec le vulgaire, mais en comprenant bien alors toute la valeur des mots : nous voyons et nous touchons l’univers ; et cela veut dire que nous pensons l’univers, et c’est ainsi qu’il faut entendre que nous pensons l’univers, si nous voulons entendre sous l’expression pensée autre chose que des discours. Voir c’est toujours voir la chose même que l’on touche ; et, comme cela est impossible si l’on prend toucher et voir comme des fonctions du corps, il faut comprendre que voir et toucher c’est toujours penser, que percevoir c’est déjà penser l’univers, comme le savant essaie de le penser, et, pouvons-nous dire d’avance, d’après les mêmes règles. Il n’est qu’un moyen d’expliquer et de prévoir l’accord final entre les déductions mathématiques et l’expérience, c’est de faire voir que la Nature suppose elle-même, si elle est présentée à une conscience, les principes et les déductions que l’on retrouve dans la connaissance réfléchie. * * * Afin de découvrir dans notre perception les lois mêmes de la pensée, il faut donc que nous nous attachions à bien comprendre ce que c’est que Alain (1902), “ L’idée d’objet ” 8 percevoir et ce que c’est qu’objet perçu. Percevoir ce n’est pas être modifié de telle ou telle façon, c’est connaître un objet comme source unique de sensa- tions multiples ; c’est connaître quelque chose que le toucher, l’œil et aucun de nos sens ne peuvent sentir : la loi qui unit ce qu’éprouve l’un de nos sens à ce que l’autre éprouve ou éprouvera. Et il n’y a pas pour nous d’autre objet que cette loi-là. Ce que nous appelons la chose, c’est réellement la repré- sentation d’une relation entre nos sensations et nos mouvements : connaître un objet, c’est connaître une loi. C’est pourquoi les objets que je vois dans le miroir sont identiques pour moi aux objets que je vois directement ; ce que je connais, quand je vois un objet dans un miroir, c’est que si je marchais dans telle direction, en faisant à peu près tel nombre de pas, et si j’étendais la main, j’éprouverais telles impressions tactiles ; et c’est cette anticipation de mes impressions tactiles que j’appelle l’image visuelle. Aussi, quand je dis que les images des objets dans le miroir sont trompeuses, je veux dire qu’en marchant et en étendant la main je ne trouve pas sous mes doigts ce que j’attendais. L’image visuelle, dans le miroir et dans tous les cas, est donc une règle pour toucher tel objet, c’est-à-dire pour éprouver telle impression tactile. Cette règle détermine des mouvements de mes jambes et de mes bras, c’est-à-dire la position de l’objet : connaître la position d’un objet, c’est connaître les mouvements que j’ai à faire pour l’atteindre. Mais, dira-t-on, la connaissance d’une telle loi suppose avant elle la connaissance des objets. Non, car l’objet, ainsi qu’il vient d’être expliqué, n’est rien de plus que cette loi même. On retrouve ici, sous une forme peut- être plus claire, le paradoxe de Kant : l’espace est antérieur aux choses. Il m’est impossible de tirer la notion du lieu d’un objet de la connaissance préa- lable de cet objet, puisque cet objet n’est objet que par quelque connaissance du lieu. Si donc je me demande quelle est, dans une histoire théorique de ma pensée, la première idée d’un objet, je suis obligé de dire que cette première idée c’est l’idée de tout l’Univers, sans aucune notion d’objet déterminé, c’est-à-dire l’idée d’un lieu indéterminé, d’un espace vide et indéfini. Il faut, en d’autres termes, qu’avant toute idée d’un objet, j’aie l’idée d’une loi qui unit toutes mes sensations possibles à tous mes mouvements possibles. C’est dans cette loi, en quelque sorte, que je distinguerai d’autres lois ; c’est dans le tout de l’Univers que j’arriverai à discerner des objets. Ces remarques ne sont pas d’un petit intérêt si nous voulons comprendre les propriétés de l’Espace des géomètres, comme aussi l’identité de cet espace et de l’espace où sont les choses pour nous. Car le géomètre, lorsqu’il cons- truit et complique peu à peu des figures dans l’espace, ne fait que refaire un travail que toute pensée a nécessairement fait et qui est impliqué dans toute perception. Il faut que j’aie d’abord la notion du lieu vide ; c’est là-dedans que je cherche ensuite des objets, c’est-à-dire des relations déterminées entre telles sensations et d’autres. Et cela permet de comprendre que nous avons dû avoir d’abord l’idée d’un espace homogène, c’est-à-dire d’un espace dans lequel Alain (1902), “ L’idée d’objet ” 9 tous les mouvements étaient également possibles. Cette propriété primitive de l’espace est peu visible maintenant dans les régions de l’espace que je connais bien ; mais quant aux régions que je suppose au-delà des étoiles et des nébu- leuses, je les conçois et je les construis justement comme, à mon premier éveil supposé, j’ai dû construire le monde entier. L’infinité de l’espace doit s’enten- dre de même comme exprimant que, l’idée de l’espace vide précédant néces- sairement toute expérience possible, je ne puis absolument pas concevoir une expérience quelconque, par exemple celle d’un mouvement en ligne droite, à laquelle l’espace puisse manquer jamais. Et enfin je dis que l’espace est indivisible, parce que la connaissance distincte des parties de l’espace a pour condition la connaissance préalable d’un tout de l’espace, ce qui rend absu
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