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Xie Yong
Université des Etudes étrangères du Guangdong, Chine
Abstract: This article present a part of our thesis1 based on a qualitative inquiry. It questions
the relationship between French language and 27 Chinese2 who have learned French as
speciality or as second foreign language. The objective of this article is to reconstruct from
their speech the representations of French witch influence their choice of French, in order
to identify and hierarchize the factors that determine their French learning.
Key words: motivations, representations, choice, French learning.
1. Introduction
Les motivations de l’apprentissage du français de nos enquêtés chinois font
l’objet du présent article. La motivation est définie par G. de Landsheere
comme un « ensemble des phénomènes dont dépend la stimulation à agir
pour atteindre un objectif déterminé » (in Cuq J.-P., Gruca I., 2005 : 142). Et
d’après J. Nuttin, il s’agit d’« une question de relations préférentielles entre
l’organisme (l’individu), d’une part et le monde, de l’autre. Elle est l’aspect
dynamique et directionnel du comportement qui établit, avec le monde, les
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Pourquoi ces Chinois ont-ils choisi d’apprendre le français ?
Résumé : Cet article rend compte d’une partie de notre thèse1 basée sur
une enquête qualitative. Il s’interroge sur le rapport à la langue française
qu’entretiennent 27 Chinois2 qui ont appris le français comme spécialité ou
comme seconde langue étrangère. Notre objectif est de reconstruire dans
leurs discours les représentations du français qui sont liées à leur choix de
cette langue, afin d’identifier et de hiérarchiser les facteurs déterminant
leur apprentissage linguistique.
Mots-clés : motivations, représentations, choix, apprentissage du français.
摘要:这篇文章选用了本人在定性调查基础上撰写的博士
1的一部分
。
本文旨在探讨二十七位以法语为专业或第二外语的中国受访者2与所学的法语之
间的关系,试图从受访者的话语中重构和再现影响其法语学习动机的法国观,
进而揭示影响他们选择学习法语的种种因素并确定其中起决定性作用的因素。
关键词:动机;再现;选择;法语学习
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relations requises » (in Cuq J.-P., Gruca I., 2005 : 142-143). De ce point de
vue, les motivations dont nous traiterons ici sont en fait les relations entre
l’apprenant et l’objet d’apprentissage, et celles-là, notamment en situation de
langue seconde, sont souvent influencées par les représentations positives ou
négatives que l’apprenant se fait de la langue étudiée ainsi que du pays où l’on
parle cette langue et du peuple qui la parle.
En France, depuis ces dernières années, de nombreuses études (Cf. Baruch,
M., Cain, A., de Pietro, J.-F. et al., 1995 ; Candelier M. et Hermann-Brenncke
G., 1993 ; Paganini G., 1998) ont été consacrées à l’analyse des liens entre
représentations de l’étranger et enseignement/apprentissage des langues : ces
études se donnent pour but d’identifier les composantes de la représentation
pouvant, d’une part, favoriser ou entraver l’apprentissage, et d’autre part,
expliquer les comportements individuels ou la motivation soutenant cet
apprentissage. La notion de représentation est ainsi utilisée dans une perspective
interventionniste. En effet, la passion pour une langue étrangère, le désir de
découvrir le pays et la culture ciblés, et l’envie de connaître le peuple en
question, constituent des facteurs favorables au choix de cette langue et à la
réussite de son apprentissage. Par contre, les préjugés et la haine à l’égard
d’un pays et d’un peuple, le dégoût d’une langue (car elle est trop difficile ou
n’est pas agréable à l’oreille, etc.), peuvent entraîner une attitude négative
et partant le rejet de cette langue. Ce genre de facteurs affectifs est défini
par Gardner et Lambert comme la « motivation intégrative » qui s’oppose à la
« motivation instrumentale », soit les motifs plus pragmatiques : « L’orientation
est dite instrumentale si les objectifs de l’apprentissage d’une langue reflètent
une valeur plutôt utilitaire de la performance linguistique, par exemple quand
celle-ci doit servir à faire carrière. Par contre, l’orientation est intégrative si
l’apprenant souhaite en apprendre davantage sur l’autre communauté culturelle
parce qu’il s’y intéresse avec une certaine ouverture d’esprit, au point d’être
accepté à la limite comme membre d’autre groupe. » (Gardner R. C., Lambert
W. E., 1972, in Bogaards P., 1988 : 53-54)
Selon Gardner et Lambert, c’est la motivation intégrative qui mènerait aux
meilleurs résultats dans l’apprentissage des langues secondaires (Ibid., p.54).
Or dans le cas des apprenants chinois de français, si l’intérêt pour la langue
et la culture étrangères est un facteur mobilisé dans le choix du français, il ne
semble pas être déterminant. Ainsi, basé sur notre enquête qualitative réalisée
à Paris et à Canton entre 2000 et 2004, le présent article visera justement à
montrer dans quelle mesure les représentations de la France et du français, les
stéréotypes plus ou moins positifs, influent sur le choix de l’apprentissage de
cette langue, s’il y a d’autres motivations plus pragmatiques qui orientent ce
choix, et enfin quels facteurs prédominent dans ce choix.
Reste à noter que les 27 Chinois que nous avons interrogés à Paris et à Canton
sont socialement variés (étudiants en France ou en Chine, professeurs,
interprètes, traducteurs, diplomates, cadres, employés), ayant tous appris le
français comme spécialité ou comme seconde langue étrangère et ayant eu des
expériences de mobilité étudiante ou professionnelle en France. S’ils ne sont
pas assez nombreux ni strictement représentatifs, leurs propos reflètent assez
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bien le rapport réel qu’ils entretiennent avec la France et la langue française,
et revêtent chacun une signification sociale. En effet l’intérêt d’une approche
qualitative consiste à montrer la diversité des occurrences sans se soucier de
leur pondération par rapport à l’ensemble des apprenants chinois de français.
Ce que nous rechercherons ici, c’est la « significativité sociale » du phénomène,
mais non la « représentativité statistique » fondée sur des preuves probabilistes
(Cf. Zheng L.-H., Desjeux D., Boisard A.-S., 2003 : 143).
Ceci dit, passons maintenant à l’analyse proprement dite des motivations
de l’apprentissage linguistique de nos interviewés chinois, en adoptant la
distinction de Gardner et Lambert entre motivation intégrative et motivation
instrumentale, mentionnée plus haut.
2. Les motivations intégratives
Les motivations intégratives de l’apprentissage du français, qui sont plutôt de
l’ordre culturel, vont être traitées sous plusieurs angles : l’attrait du français et
de la culture française, une attitude francophile, ainsi que la propension pour le
français éveillée et développée dans l’environnement scolaire ou familial.
D’abord nous avons constaté un consensus presque unanime de la part de nos
enquêtés quant à la beauté de cette langue. Ils l’apprécient également pour sa
précision, sa clarté, sa rigueur et son style soutenu. Cela tient probablement au
fait que la plupart d’entre eux ont appris le français à l’université chinoise comme
spécialité, ce parcours a dû susciter et renforcer leur intérêt pour la langue
française, même si certains d’entre eux ont également évoqué les difficultés
ainsi que la diffusion relativement faible du français, par rapport à l’anglais.
Les perceptions positives du français renvoient d’abord à la qualité esthétique
des sons. En effet, quand les interviewés expriment leur appréciation de la
langue française et leur passion pour celle-ci, les termes récurrents sont les
suivants : belle, tendre (douce), agréable à l’oreille, coulante, poétique,
gracieuse, artistique, et... romantique (encore) !
« J’aime toujours parler français, je le trouve très agréable, très coulant et très
romantique. » (E43)
Ensuite, il est intéressant de voir de quelle manière les interviewés établissent
une comparaison entre les images sonores de plusieurs langues occidentales,
telles que le français, l’allemand et l’anglais. Ce qui apparaît dans les discours
des enquêtés, c’est d’abord le clivage entre la prononciation bien distincte du
français et l’articulation plus confuse de l’anglais, et puis, c’est la « douceur »
( 柔 : rou ) du français qu’on oppose à la « dureté » ( 硬 : ying ) de l’allemand,
tandis que l’anglais se situe au milieu, entre ces deux langues. L’attribution de
caractères sonores à chaque langue (le français doux, l’allemand dur...) peut
même devenir un critère d’appréciation de cette langue :
« Ils disent tous que le français est une langue très tendre, très douce, une langue pour
exprimer l’amour. D’après eux, le français est une langue pour exprimer l’amour ;
Pourquoi ces Chinois ont-ils choisi d’apprendre le français ?
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l’italien est une langue musicale, et les Italiens parlent comme s’ils chantaient ;
l’allemand est une langue pour donner des ordres, et les Allemands parlent comme
s’ils ordonnaient. (...) Et puis l’anglais est une langue de commerce, une langue
internationale. (...) » (E27)
Ces images sonores semblent se mêler aux « fonctions » de ces langues ainsi qu’aux
stéréotypes circulants en Chine. Selon nos enquêtés, le français « doux » est une langue
pour exprimer le sentiment amoureux, ce qui évoque le caractère « romantique »
des Français ; l’italien « chantant » (la musicalité de l’italien) rappelle les grands
musiciens italiens et l’opéra ainsi que l’ambiance artistique de l’Italie ; l’allemand
« dur » fait penser à la rigueur et au sérieux de cette nation ; enfin, l’anglais
commercial renvoie à l’image du commerçant anglais habile. Nous constatons ici,
de quelle manière les représentations de la langue et celles des Français, ou plus
généralement celles des Européens, s’imbriquent et se renforcent. Souvent, cela se
passe comme si les enquêtés cherchaient à faire correspondre les images qu’ils ont
de tel ou tel peuple avec la langue qu’il parle :
« (…) Du point de vue des mots et des expressions, l’anglais me semble une langue
populaire, alors que le français peut être apprécié d’un regard artistique. Surtout quand
vous lisez une phrase française très belle, vous la trouvez comme un vers. Ce genre de
belle phrase ne peut pas être prononcée par les gens ordinaires. Sauf… par les Français
gracieux et charmants. » (E10)
Ces perceptions généralement positives du français, acquises à travers
l’enseignement scolaire, les médias et les contacts, motivent en partie
l’apprentissage du français par les Chinois. Pour preuve, nous citons le propos
de la représentante chinoise d’une entreprise française à Canton, diplômée de
français : en expliquant leur choix du français, beaucoup d’apprenants chinois
ne manquent pas d’évoquer l’inspiration et l’influence de La dernière classe
d’Alphonse Daudet, que pourtant ils avaient d’abord étudié en version anglaise
dans un manuel d’anglais au lycée, car on y affirme que le français est la plus
belle langue du monde. Il semble que ce texte a éveillé chez des jeunes chinois
un vif intérêt pour le français :
« En parlant de leur choix du français, beaucoup d’apprenants chinois ont évoqué La
dernière classe d’Alphonse Daudet, qu’ils ont appris dans un manuel d’anglais au lycée.
Effectivement ce texte m’a aussi influencée. L’auteur y prétend que le français est la
plus belle langue du monde, et décrit le patriotisme des Français ainsi que leur passion
pour leur langue maternelle, ça a vraiment eu un effet sur moi. A la fin du texte, quand
le maître (personnage du conte) écrit au tableau ‘Vive la France’, ça nous a beaucoup
intéressés : comment se fait-il que cette écriture ressemble tellement à l’écriture
alphabétique chinoise ? ça nous semblait très familier. » (E11)
Dans le propos ci-dessus, outre l’attrait de la beauté esthétique, il y a encore deux
éléments intéressants qui attirent notre attention. Premièrement, le patriotisme
et la passion des Français pour la langue maternelle ont touché cette enquêtée et
suscité sa sympathie pour ce peuple et sa langue. Deuxièmement, la ressemblance
entre la transcription phonétique du français et celle du chinois (il s’agit de
« pinyin ») a réduit la distance psychologique entre cette Chinoise et la langue
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française. Bref, il semble que tous ces éléments relatifs aux Français et à la langue
française aient exercé une influence sur sa décision d’apprendre le français.
En plus du charme de la langue elle-même, la « renommée » de la culture
française peut constituer un facteur qui pousse à étudier le français. On
n’apprend pas seulement la langue pour elle-même, mais aussi parce qu’elle
renvoie à une culture, à l’histoire d’un pays :
« ça c’est intéressant : quand tu apprends une langue étrangère, tu trouves que tu es arrivé
dans un autre monde. A travers le français, tu découvres des choses que tu ne connaissais
pas avant, tu peux même remarquer des traits de caractères des autres. » (E17)
Si une culture correspond à un code d’accès à une société, cette langue est un
élément constitutif du code en question. Ainsi, pour l’interviewée ci-dessus,
doctorante chinoise à Paris, la langue française représente un vecteur de
connaissances sur la France et les Français et permet une ouverture à l’altérité.
Ensuite, dans les propos de nos enquêtés, il semble exister un rapport entre
l’appréciation d’une langue et celle d’un pays et d’un peuple. Une langue étant
parlée par un peuple donné, elle véhicule la pensée et la culture de ce peuple,
et elle est liée au comportement de ce peuple et à la relation qu’on entretient
avec lui :
« D’ailleurs je pense qu’il existe un lien entre la passion d’une langue et l’appréciation
d’un pays et d’un peuple en question. Par exemple, si depuis ces derniers temps je vis
et travaille avec un étranger qui s’entend bien avec moi, alors je vais trouver que sa
langue, en l’occurrence le français, est une très belle langue, même de plus en plus
belle. (…) Car une langue est parlée par un peuple, c’est lié étroitement. (…) » (E10)
Nous pourrions citer d’autres propos semblables. Effectivement, on a souvent
tendance à transférer le sentiment suscité par un pays et un peuple, à la langue
que ce dernier parle. Ce phénomène s’expliquerait par un proverbe chinois qui
dit « ai wu ji wu » (爱屋及乌), c’est-à-dire, aimer la maison jusqu’au corbeau
perché sur le toit.
Dans le choix d’une langue étrangère comme spécialité, si l’anglais reste
souvent le premier choix pour la plupart des candidats, ceux qui ont appris
le français tout jeunes, à l’école des langues étrangères4 ou en famille – mais
ils sont en nombre très faible dans notre corpus – n’hésitent pas à décider de
s’orienter vers l’étude du français à l’université :
« Bien sûr, j’aime le français, puisque j’ai déjà un long parcours lié au français : je l’ai
étudié pendant six ans à l’Ecole des Langues étrangères de Nanjing, avant d’entrer au
Département de Français de l’Université des Langues étrangères de Beijing, laquelle
se classe première parmi toutes les universités ou instituts du même genre. J’y ai
obtenu ma licence et ma maîtrise avant d’être doctorante à l’ESIT à Paris. » (E17)
« Ce sont mes parents qui m’ont initiée au français. Ils sont tous les deux professeurs de
français et ont commencé à m’enseigner cette langue petit à petit, dès mon enfance,
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mais ce n’était pas systématique. C’était une époque hors norme (la Révolution
culturelle)… On n’a eu des cassettes que plus tard. Ils utilisaient un manuel édité en
France et destiné au public étranger. Je ne me rappelle plus mon bouquin, il y a des
illustrations là-dessus, et j’ai encore ces images dans mon esprit, celle d’un chat,
celle d’un chien… C’est ainsi qu’ils ont suscité mon goût pour le français dès mon
enfance. Mais mon apprentissage systématique a seulement commencé en 1986, avec
mon entrée à l’université. » (E24)
L’intérêt et la passion pour la langue française se cultivent donc tout au long du
parcours scolaire secondaire ou par la transmission familiale. Dans le premier
cas, l’école des langues étrangères réussit en général à créer un environnement
français relativement « authentique » en Chine, avec des supports français et
multimédias, des cours dispensés et des activités extrascolaires organisées par
des enseignants natifs ou non natifs, ce qui permet d’accéder à un français plus
« vivant » et à des contacts réels sino-français. Dans le second cas, il s’agit d’un
enseignement précoce en famille, effectué dans les conditions toutes simples,
puisque à l’époque, les parents n’avaient qu’un manuel français à leur disposition.
Or il apparaît que l’enfant aimait bien ce manuel comportant des illustrations
vivantes et des images de petits animaux, lequel suffisait pour l’enthousiasmer
et l’intéresser au français. Bref, que ce soit en milieu scolaire particulier ou en
milieu familial spécial, les premiers contacts de la langue étrangère dès l’enfance
ou l’adolescence semblent très favorables à l’éveil du goût pour la langue et de la
curiosité envers l’étranger, et même à orienter un trajet plurilingue ultérieur.
En résumé, de l’étude sur les motivations intégratives de l’apprentissage du
français, nous avons tiré deux constats. Premièrement, les gens ont tendance à
établir une corrélation entre la langue, le pays où l’on parle cette langue et le
peuple qui la parle. Par ailleurs, la sociolinguistique a depuis longtemps indiqué
que les jugements sur les langues étaient en fait les jugements sur les locuteurs
qui parlent ces langues ; et la linguistique appliquée a pu montrer que les
représentations positives à l’égard d’un pays peuvent produire un effet favorable
sur le processus d’apprentissage de la langue qui est parlée dans ce pays, et vice
versa (Cf. Baruch M., Cain A., de Pietro J.-F. et al., 1995 : 319). Deuxièmement, si
les premiers contacts ou l’apprentissage d’une langue étrangère, en l’occurrence
le français, ont lieu dans les premières étapes de la socialisation des enfants,
au sein de la famille ou à l’école des langues étrangères, ces enfants auront
plus de chance de se voir éveiller tout jeunes leur goût pour la langue et leur
curiosité envers l’altérité, ce qui leur permettra de réussir plus facilement en
apprentissage linguistique et pourra influencer leur trajectoire ultérieure. Ce
phénomène pourrait inspirer les enseignants chinois de français, afin qu’ils se
rendent mieux compte de l’importance de l’affectivité dans la classe de langue
et s’efforcent de susciter l’intérêt des apprenants pour la langue et la culture
étrangères dès le début de l’apprentissage, en vue d’une réussite scolaire.
3. Les motivations instrumentales
Passons maintenant aux motivations instrumentales, ou raisons pratiques, qui
poussent à étudier une langue. Dans le contexte chinois, elles sont souvent liées
aux contraintes imposées de l’extérieur. Nous traiterons d’abord différentes
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contraintes, sorte de « facteurs par défauts », soit les raisons qui en fait ne
résultent pas d’une motivation ou d’un choix personnel, mais qui sont imposées
de l’extérieur, que cette imposition soit sociohistorique, administrative ou
résultant de l’absence de choix.
3.1. Une obligation pour être reçu à l’université chinoise
Il convient de rappeler un peu une tradition chinoise : faire grand cas de
l’éducation. Depuis l’antiquité, s’est enracinée chez les Chinois une valeur
selon laquelle « tous les métiers sont vils, seules les études sont sublimes » (万
般皆下品,唯有读书高 : wan ban jie xia pin, wei you du shu gao), car seuls les
intellectuels brillants se voient attribuer une fonction officielle. Dans l’ancienne
Chine, on recrutait des mandarins